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 Cheiks au 18ème Siècle
 par Youssef

 Le Contexte Politique Dans Jebbet Bcharri au 18ème Siècle
La Période Des Muqqadams
Avant le 17ème siècle, Jebbet Bcharri, la région administrative de Kfarsghab, a été gouvernée, pendant trois siècles (1382 - 1621), par deux dynasties successives de Muqqadams de la ville de Bcharri. Les Muqqadams ont été aidé par les cheiks locaux de village pour la justice et la collecte des impôts. Au niveau régional, ces Muqqadams étaient alliés à d'autres dynasties régionales, Al Assaf de Ghazir et ensuite Al Sayfa d'Akkar, qui ont gouverné la wilayat de Tripoli pendant une longue période. Al Sayfa étant les ennemis séculaires de Fakhreddine Al Maani, prince du Liban de 1576 à 1632, les Muqqadams de Bcharri seront parmi les victimes du conflit Al Sayfas - Al Maans. La chute des Muqqadams de Bcharri s'est produite en 1621 quand Fakhreddine a défait Al Sayfas, mis Jebbet Bcharri sous son autorité directe et exterminé la plupart des alliés des Sayfas dans la région.

La Période Des Hamadeh
Après la chute de Fakhreddine en 1632, Le Liban Nord est entré dans une période de transition où les gouverneurs de Tripoli ont nommé des cheiks locaux de village comme gouverneurs de Jebbet Bcharri : le cheik Abi Karam Yaacoub de Hadeth (1635-1640) et le cheik Abi Gebrayel Youssef Karam d'Ehden (1635-1641). La période qui s'est ouverte quand ces deux cheiks ont disparu fut pleine d’exactions et de violence. Etant donné l'instabilité, les gens de Jebbet Bcharri ont insisté en 1654, auprès du gouverneur de Tripoli pour nommer comme gouverneur de leur région le cheik Ahmad Hamadeh, un membre de la puissante famille des Hamadeh, gouverneurs des régions de Jbeil et de Batroun. Les choses sont allés relativement mieux dans la région avec des hauts et des bas pour les Hamadeh. Et ce n’était qu'en 1704 que les Hamadeh ont réussi à établir un gouvernement stable de la région. Entre 1704 et 1759, les Hamadeh ont régi Jebbet Bcharri avec succès assurant la sécurité et la prospérité. Pour cela, ils s’appuyaient sur les cheiks traditionnels des villages qui les ont aidé financièrement et moralement à administrer la région.

La Période Des Shihabis et des Cheiks Bourgeois
L'événement principal du dix-huitième siècle pour Jebbet Bcharri s'est produit  en 1761 quand Abou Youssef Elias de Kfarsghab, avec Hanna Al Daher de Bcharri, Gerges Boulos Al Douaihi d'Ehden et Abou Sleimane Aouad de Hasroun, ont pris tout ensemble la collecte directe des impôts de Jebbet Bcharri du gouverneur de Tripoli, Osman Pacha le Géorgien. Ils ont été aidé par certains des cheiks traditionnels qui ont garanti au Tribunal de Tripoli le règlement des impôts. C'était la première défaite des Hamadeh et l’apparition des "cheiks bourgeois".

Mais les Hamadeh ont contre-attaqué, aidés le plus probablement par des personnes de Bcharri et de Hasroun (1). Dans leur lutte contre les Hamadeh qui a duré de 1760 jusqu'en 1772, les cheiks bourgeois de Jebbet Bcharri ont obtenu l'appui d'Osman Pasha et de son fils Mohammad Pasha, gouverneurs de Tripoli, des cheiks sunnites de Danniyeh et des cheiks de Zawieh. En 1763, l’ambitieux Amir Youssef Shihabi installé dans la région de Jbeil et étant lui-même en conflit avec les Hamadeh, profita de la situation du Liban Nord pour prendre la collecte d'impôts dans Jebbet Bcharri. Il a contracté une alliance avec les "cheiks bourgeois" et a confirmé leurs privilèges dans la perception de l'impôt de leurs zones et leurs droits de s’accaparer les propriétés abandonnées des Hamadeh (Baklik}. Le combat avec les Hamadeh continuera pendant 12 années. Il mènera à leur expulsion de la région entière et à leur défaite finale en 1772. L'Amir Youssef Al Shihabi, et ses successeurs Shihabis, auront le gouvernement direct de Jebbet Bcharri pendant presque un siècle de1763 jusqu'en 1844, aidés par la nouvelle génération "des cheiks bourgeois de village" de Jebbet Bcharri : Douaihi, Estephane, Awwad et Daher, mais également Khattar, Issa Al Khoury, ...


 Kfarsghab Sheikhs in the eighteenth century
Les archives du Tribunal de Tripoli (2) montrent qu’en 1737 le cheik de Kfarsghab, Mansour Fils de Hanna, s’est porté garant pour le règlement des impôts de Kfarsghab par le cheik Hussein Bin Moussa Hamadeh.

En 1748, le cheik de Kfarsghab, Hanna Abou Mansour, a fait de même pour le cheik Assaad Bin Moussa Hamadeh. Il est intéressant de noter qu’en cette même année, Abou Youssef Elias de Kfarsghab a acheté au même Assaad Hamadeh le terrain qui deviendra plus tard le village de Morh Kfarsghab. Dans le contrat de propriété établi entre les deux hommes, Assaad Hamadeh a qualifié Abou Youssef Elias de "notre bien-aimé" et non avec le titre "cheik". D'autres contrats établis par Assaad Hamadeh (Qozhaya, Mar Sarkis, ...) ne contenait pas une référence si personnelle. Je pense qu'Abou Youssef Elias était proche d'Assaad Hamadeh mais non assez connu pour être sa caution au Tribunal de Tripoli.

En 1752, nous trouvons dans les archives du Tribunal le cheik Hanna fils de Mansour de Kfarsghab comme caution d'Assaad Hamadeh.

En 1755, le garant d'Assaad Hamadeh était un certain cheik Elias AbouYoussef fils de Bahri ou d'Al Bahri. Ici, nous pouvons noter une combinaison étrange : la première partie du nom indique clairement notre Abou Youssef Elias, la seconde est une référence à la famille d'Abou Mansour désignée comme cheiks de Kfarsghab depuis 1737. Dans la tradition du village de Kfarsghab, Abou Youssef Elias était marié à une femme de la famille d'Abou Mansour Al Bahri :  "le premier habitant jamais enregistré était Deeb El Bahri. Deeb est venu de la côte de Batroun et s'est établi dans la zone. Il s’est marié avec Maureena El Saliba et a eu trois fils qui sont a l’origine des trois familles - Abou Mansour, Khoury Youssef et Abou Ibrahim. La famille d'Abou Youssef descend d'Elias qui est venu à Kfarsghab de la côte et a épousé une petite-fille de Deeb El Bahri. " (3)

Il semble qu’entre 1752 et 1755, Abou Youssef Elias est devenu assez puissant pour réclamer le sheikhdom de Kfarsghab et pour le prendre à ses parents par alliance, les Abou Mansour Al Bahri.

En 1761, Abou Youssef Elias de Kfarsghab, avec les autres cheiks bourgeois mentionnés plus haut, a pris directement la collecte des impôts de Jebbet Bcharri du gouverneur de Tripoli. Le garant d'Abou Youssef Elias était un certain cheik Hanna fils de Rizk de Kfarsghab. Cette famille apparaît comme cheiks de Kfarsghab pour la première fois. Apparemment, Abou Youssef Elias représentait par mariage la famille d'Abou Mansour comme nous pouvons le voir dans la dernière partie « Al Bahri » accolée à son propre nom dans les archives du Tribunal. La caution de la famille Rizk de Kfarsghab devait lui assurer le soutien des autres familles de Kfarsghab.

Il est intéressant de noter que Gerges Boulos Al Douaihi d'Ehden, marié à une femme de la famille traditionnelle de cheiks Karam, a adopté la même attitude qu'Abou Youssef Elias dans le choix de cautions au Tribunal : les cheiks des familles Yammine et Mouawwad et personne des Karams. Il était censé représenter les Karams par mariage. (4)

A partir de 1755, les cheiks de Kfarsghab seront de la famille d'Abou Youssef Elias connue plus tard en tant que famille Estephane. Cette famille a assuré l'administration des villages de Kfarsghab, Toula, moitié de Karmsaddeh et moitié de Raskifa. Pour ces deux derniers villages, elle en a partagé l'administration avec une autre famille de cheiks bourgeois, les Aouad de Hasroun. Le rôle politique de la famille Estephane disparaîtra dans les années 1950. (5)

(1) AinTourini dans une Histoire Concise du Mont Liban – éditeur Dar Lahd Khater Beyrouth 1983 - p. 136 - 137.
(2) études du Dr Farouk Hablas et du Dr Nafeth Al Ahmar dans les comptes-rendus de la première conférence sur l'histoire de Jebbet Bcharri 1988 - éditeur Comité de national de Gibran.
(3) pour l'histoire traditionnelle populaire de Kfarsghab, voir le site  - Aka website
(4) pour une brève histoire de cette famille et de leurs relations avec les Karams, voir - Caza-Zgharta website
(5) pour une brève histoire de cette famille, voir - Caza-Zgharta website


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